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En mémoire de Luc Roussel

La JOC Internationale fait part avec une profonde tristesse du décès de Luc Roussel à l’âge de 68 ans, un grand collaborateur de la JOC à différents niveaux.

Historien de formation et attaché à la défense des citoyens fragilisés de notre société, Luc Roussel fut actif au sein du Mouvement Ouvrier Chrétien (MOC) de Belgique de nombreuses années. Il a été aumônier de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, aux niveaux local, régional et national, du MOC de Bruxelles, de la CSC de Bruxelles-Hal-Vilvorde, de la Mutualité Saint-Michel.  Il venait d’être nommé aumônier de la CSC au niveau national.

A la JOCI et son secrétariat international, les contributions de Luc Roussel ont été nombreuses, notamment dans la réalisation du Colloque en 1997 et du Colloque en 2000 qui ont eu lieu en Belgique. Il a apporté une contribution appréciée au livre sur les 75 ans de la JOC. Il était aussi le coordinateur général des archives de la JOCI. Jean-Marc Gaspoz, ancien aumônier de la JOCI qui s’est aussi occupé des archives, soulignait que « selon tous les scientifiques qui ont été en contact avec les archives de la JOCI, celles-ci constituent un très riche patrimoine qui forme un tout et appartient à la JOCI, ainsi qu’aux générations passées et futures. Les archives sont très riches car elles reflètent la vie des jeunes travailleurs et les efforts de millions de membres qui ont construit la JOC à travers le monde. »

Nous remercions chaleureusement Luc Roussel qui a accompli jusqu’au bout sa mission et son engagement pour la justice et le changement social.

Notre-dame de Laeken - Homélie pour les funérailles de Luc Roussel - Bernard Van Meenen aumônier du MOC de Bruxelles

 

HOMÉLIE POUR LES FUNÉRAILLES DE LUC ROUSSEL

                                                  8 juin 2019 – Notre-Dame de Laeken                                              

Lectures : - 1ère Lettre de Saint Paul aux Corinthiens 1, 17-25 - Évangile selon Jean 13, 12-17

Cher-e-s ami-e-s,

Nombreux sont ceux et celles qui au fil des rencontres avec Luc, dans la parole échangée avec lui, dans l’action partagée avec lui pour la justice, l’émancipation, l’engagement démocratique, dans la recherche d’intelligence du monde et de la société, oui, nombreux sont ceux et celles qui ont découvert par-là, en eux-mêmes et avec d’autres, un élan renouvelé, une liberté en éveil ou en croissance, offrant de nouvelles ressources ou de nouvelles forces pour vivre.

Pour Luc, la foi chrétienne restait stérile ou insignifiante si elle n’était pas ce lieu-là, ce passage de liberté. Passage, au sens de transmission, de partage, d’ouverture, de chemin à tracer dans l’expérience et la condition humaine ordinaires. Cela, avec d’autres, et grâce à d’autres.

Pour la foi chrétienne, cette liberté se reconnaît à « cette folie qu’est la proclamation de l’Évangile ». Ainsi s’exprime saint Paul dans cette page du Nouveau Testament que nous avons entendue : elle accompagnait Luc depuis longtemps, il l’a approfondie, et nous l’avons écoutée avec lui lorsqu’il a reçu l’Onction des malades. « Cette folie qu’est la prédication de l’Évangile », voilà une expression à laquelle il n’est pas possible de s’habituer, qui ne se plie à aucun cadre logique, ni ne se range parmi les évidences connues.

« Cette folie… », Luc en recevait, avec d’autres, « la faiblesse de croire », selon les mots de Michel de Certeau, qu’il affectionnait.

Croire ne domine rien ni personne ; croire ne revendique aucune possession ; et croire demeure sans profit. Croire a tout à apprendre de celui que St Paul nomme le Messie crucifié, le Christ Jésus, visage de cette « folie de Dieu plus sage que les hommes, de cette faiblesse de Dieu plus forte que les hommes » Croire a tout à apprendre de cette folie et de cette faiblesse-là ?...

Oui, mais à la manière de l’Évangile, lorsque Jésus prend la condition de serviteur et pose ce geste proprement ‘renversant’, dans tous les sens du terme, par lequel il lave les pieds de ses disciples ! … Et ce geste, il le prolonge en disant : « Un serviteur n’est pas plus grand que le maître, … sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites » …

Or c’est là ce qui se fait chaque fois que reculent ou diminuent les servitudes et les exploitations et que grandit la liberté d’être humain ; et jamais cela ne se fait seul, la vie de Luc en rend témoignage.

Je voudrais en apporter ici l’écho par une phrase de Nelson Mandela, renvoyant à l’un des plus chers souvenirs de Luc : le Congrès International de la JOCI, en 1995 en Afrique du Sud, au cours duquel Mandela avait tenu à remercier chacun des délégués présents. « Ce qui compte dans la vie, dit-il, ce n’est pas seulement d’avoir vécu. C’est la différence faite dans la vie des autres qui définit le sens de la vie que nous avons menée. »[1]

« Le serviteur n’est pas plus grand que le maître » … Ce dont Luc a témoigné, il l’a encore prolongé dans l’épreuve de la maladie, cette épreuve de dépouillement qu’il a traversée ces derniers mois.

Lors d’une de nos dernières conversations, il m’a dit : « Je suis réduit à ma plus simple expression ». Il disait vrai de ce qui lui arrivait, dans ce plus grand dépouillement, celui de l’humain aux limites ; ainsi disait-il vrai aussi de Celui en qui il a eu la faiblesse de croire…

Bernard Van Meenen aumônier du MOC de Bruxelles

[1] Pensées pour moi-même. Le livre autorisé de citations, Éditions de la Martinière, Paris, 2011

Colloque International d'anciens responsables jocistes - 2016

XIVème Conseil International de la JOCI - 2016